Je n'avais jamais rien fait de mes dix doigts. Aussi,ai-je dû traverser quantité de moments de doutes.
Pourtant ce livre m'avait guidé tout au long de cet hiver.Tant de fois, je m'étais endormi avec , avec ces images de jardins, plein la tête.
L'émotion heureuse, énorme, s'ancrait peu à peu en moi, ne devenant plus qu'une pensée, obsessionnelle.Mais j'avais besoin d'elle, quelque part pour créer, pour exister, enfin!
Tandis que je creusais, je revoyais mon père qui ,dans un lointain passé aussi,creusait,travaillait dur, transpirait;sauf que là, je ne subissais pas ce travail; il était mien: je l'avais choisi!
Guidé aussi, j'étais par le souvenir de ces journées d'enfance, passées au bord du ruisseau, déjà.
Combien de ces retours à la maison, après l'école, à goûter un morceau de pain et une barre de chocolat, à faire au plus vite mes devoirs pour, ensuite saisir ma canne à pêche et courir au bord des "écoulottes" , me faufilant entre les taillis, sous les arbres.
Ces arbres penchés, à la rencontre de leur image, dans l'onde, et qui ne rencontraient souvent que leur frère d'en face, tentés par la même aventure!
Puis-je raconter encore ici ces moments de bonheur; assis sur les racines insolentes de ces arbres qui retenaient la berge, je guettais la touche ou plutôt l'arrivée d'un habitant de cette onde si pure.
Souvent,c'était cabot, ce glouton qui surgissait des racines de nulle part; faisant semblant de ne rien voir, il faisait un tour.Puis ,soudain, sans crier gare,il engloutissait la mouche artificielle que je faisais danser sur l'eau.
Mais les instants les plus convoités étaient les rencontres avec la reine de la rivière: dame truite!
Calé au bord du ruisseau, parfois allongé même sur un grand chiffon au milieu des orties, je scrutais l'onde, les branches noyées, les racines...pour la découvrir!
Souvent, un nuage de poussière me laissait deviner, mais trop tard, qu'elle était là, que de ses yeux perçants, malgré tous mes efforts, elle m'avait vu la première!
Quand, par chance, je l'apercevais le premier, je cessais de respirer.Ne plus bouger, ne pas lever le nez; rester bouche bée; elle était là, tapie dans un coin, prête à bondir!
Scrutant l'eau claire, je pouvais même distinguer les points rouges de sa robe magnifique; c'était à chaque fois une rencontre unique et magique: c'était là, grande émotion!
Je sais aujourd'hui que c'est cette même émotion, que je ressentis, lorsque je découvris, trente ans plus tard, les KOIS! C'est ce profond trouble qui m'anima et qui fut le moteur essentiel pour aller de l'avant!
ps: c'est aussi ce trouble qui quinze jours après la rédaction de ce texte, me conduit à écrire aujourd'hui: les mots d'ASAGI !
Pourtant ce livre m'avait guidé tout au long de cet hiver.Tant de fois, je m'étais endormi avec , avec ces images de jardins, plein la tête.
L'émotion heureuse, énorme, s'ancrait peu à peu en moi, ne devenant plus qu'une pensée, obsessionnelle.Mais j'avais besoin d'elle, quelque part pour créer, pour exister, enfin!
Tandis que je creusais, je revoyais mon père qui ,dans un lointain passé aussi,creusait,travaillait dur, transpirait;sauf que là, je ne subissais pas ce travail; il était mien: je l'avais choisi!
Guidé aussi, j'étais par le souvenir de ces journées d'enfance, passées au bord du ruisseau, déjà.
Combien de ces retours à la maison, après l'école, à goûter un morceau de pain et une barre de chocolat, à faire au plus vite mes devoirs pour, ensuite saisir ma canne à pêche et courir au bord des "écoulottes" , me faufilant entre les taillis, sous les arbres.
Ces arbres penchés, à la rencontre de leur image, dans l'onde, et qui ne rencontraient souvent que leur frère d'en face, tentés par la même aventure!
Puis-je raconter encore ici ces moments de bonheur; assis sur les racines insolentes de ces arbres qui retenaient la berge, je guettais la touche ou plutôt l'arrivée d'un habitant de cette onde si pure.
Souvent,c'était cabot, ce glouton qui surgissait des racines de nulle part; faisant semblant de ne rien voir, il faisait un tour.Puis ,soudain, sans crier gare,il engloutissait la mouche artificielle que je faisais danser sur l'eau.
Mais les instants les plus convoités étaient les rencontres avec la reine de la rivière: dame truite!
Calé au bord du ruisseau, parfois allongé même sur un grand chiffon au milieu des orties, je scrutais l'onde, les branches noyées, les racines...pour la découvrir!
Souvent, un nuage de poussière me laissait deviner, mais trop tard, qu'elle était là, que de ses yeux perçants, malgré tous mes efforts, elle m'avait vu la première!
Quand, par chance, je l'apercevais le premier, je cessais de respirer.Ne plus bouger, ne pas lever le nez; rester bouche bée; elle était là, tapie dans un coin, prête à bondir!
Scrutant l'eau claire, je pouvais même distinguer les points rouges de sa robe magnifique; c'était à chaque fois une rencontre unique et magique: c'était là, grande émotion!
Je sais aujourd'hui que c'est cette même émotion, que je ressentis, lorsque je découvris, trente ans plus tard, les KOIS! C'est ce profond trouble qui m'anima et qui fut le moteur essentiel pour aller de l'avant!
ps: c'est aussi ce trouble qui quinze jours après la rédaction de ce texte, me conduit à écrire aujourd'hui: les mots d'ASAGI !
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